Michalis Papantonopoulos
« D »
I.
Je ne voulais pas savoir son nom
elle souriait et tombaient
ses dents par terre
elle parlait et sa bouche saignait des erreurs
Une fille à l’enfer
m’a été une fois présentée. Elle portait
toute blanche la langue et elle tenait
ma main dans la main.
Je cherchais à l’aveuglette
le chemin vers la suivante.
II.
Un peu avant minuit
et derrière les rideaux
elle s’habillait grosse
la peau écarlate
elle coiffait ses cheveux
et ouvrait la fenêtre de la maison intérieure
et courait la nuit.
« Rien n’est hasard », je me disais,
« rien » et le matin je me levais
le mal aux mâchoires.
IV.
Soufflait une voix antérieure et s’incarnait,
engourdissait ma main. Moi, moi je n’entendais pas
la question nouvelle et si le sang
était le tien et s’il était
en pleine lumière du jour ?
Il ne l’était pas et je calmais
un souffle de manques. (Je songeais à un visage martyrisé dans mon visage : les oreilles précipitamment collées, une bouche, ma propre bouche, empruntée d’ailleurs et mal cousue) il n’y avait pourtant pas de crime : blessures, soupçons, le sol couvert de la lourde nuit dépouillée.
Et contractaient et contractaient ses lèvres : je lisais « racine »
et une voix antérieure soufflait et merde !
elle n’était plus
et la main dans sa main
insistait sur mon rejet.
X.
« Arbre baptise mon corps », elle chuchotait, « et sans regret
monte et grimpe et coupe
avec les dents les branches comblées de tiges,
de fleurs et de fruits.
Et si tu trouves des épines sur mes rameaux,
des nids d’insectes, ou même serpents, rappelle-toi :
ce genre de choses offre à l’amour une sensation de risque. »
Je ne l’ai jamais entendu même si je la désirais.
Je voudrais une telle nuit que cette nuit
- sans avoir son corps
près du mien - arriver à
rappeler son ombre.
XI.
Dans le cercle double tu t’agenouillais
et tu relevais les cheveux et tu te couvrais
la tête d’un tissu noir
jusqu’à ce que tu m’eus trouvé – la nuit – gelé :
d’avoir tiré le sérum de la veine
et dans les yeux profondément le sang gonflé.
(Après ça si tu as prié pour moi
- par compassion ou, peut-être, par habitude -
je ne l’ai jamais su.)
Traduction Z. D. Ainalis
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